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Céréales Construire une stratégie d’exportation

Le think-tank Agridées vient de présenter ce 15 janvier 2019 une nouvelle note « Filière céréalière française : construire une stratégie d’exportation » qui sera publiée officiellement le 22 janvier lors d’un colloque portant sur ce sujet.

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Cette note a été alimentée par les réflexions du groupe de travail d’Agridées « export céréales » qui s’est réuni tout au long de l’année 2018. L’idée étant de la diffuser auprès notamment des décideurs politiques en espérant que ce sera un levier pour ceux qui peuvent décider pour partie de l’avenir en matière économique et politique.

Climat morose

Au niveau de la filière céréalière française, aujourd’hui l’environnement général est plutôt morose avec une conjonction de sujets difficiles (évolution de la Pac, enjeux sociétaux, environnementaux, marchés…) et des campagnes qui ont parfois souffert des conditions climatiques défavorables.

 

Mais à l’intérieur du débat sur la filière céréalière française, Agridées s’est plus particulièrement interrogé sur l’exportation. Désormais, ce sont les entreprises qui doivent faire prospérer les exportations pratiquement sans outils publics ou communautaires. « On l’a vu dans les débats sur les États-généraux de l’alimentation, globalement on parle davantage actuellement d’agriculture de terroir ou territoriale que de capacité exportatrice. Pourtant, cela constitue un enjeu extrêmement décisif alors que nous avons en France quelques filières très puissantes à l’exportation et c’est le cas notamment de la filière céréalière française », a expliqué Yves Le Morvan, d’Agridées.

 

Les marchés ont énormément changé avec la réémergence de l’origine mer Noire mais aussi de pays intracommunautaires. C’est paradoxal car avec 34 millions de tonnes, toutes céréales confondues, qui sont exportées tous les ans, la France est le premier pays exportateur européen. « Notre commerce extérieur serait encore plus anémique s’il ne bénéficiait pas du solde exportateur céréalier », ajoute la note.

 

Ainsi Agridées s’est questionné sur « est-ce qu’il y a une filière exportatrice en France » alors même que c’est de très loin le plus important débouché de la filière céréalière française. Trois points sont mis en avant dans la note.

« Avec 8 millions de tonnes de blé tendre exportées, contre 150 millions exportées au niveau mondial, la France est une variable d’ajustement et ça ne changera plus, a martelé Stéphane Bernhard d’InVivo Trading. Et on va suivre les leaders, l’Argentine, la Russie le Canada, l’Australie. »

Mieux se structurer

« On a un système de logistique poussée où l’agriculteur ne sait pas forcément pour qui il produit, ajoute-t-il. Et l’exportation est vue comme une poubelle ! Sur l’exportation, il n’y a un manque de structuration. C’est un problème parce que le monde change. Actuellement, 50-60 % de nos exportations vont vers un acheteur étatique, l’Algérie, où la seule variable est le prix. Il est aussi un des acheteurs qui paient le moins cher. Mais les pays émergents s’améliorent en termes de qualité sanitaire et on n’est pas loin d’avoir des blés russes qui peuvent répondre au cahier des charges algérien. Sur toutes les autres destinations, le blé français a vu ses parts de marché s’écrouler systématiquement sur les dix dernières années. Sans structuration, on est à la merci de la disparition de certains marchés captifs », a conclu sur ce sujet Stéphane Bernhard.

Adapter l’offre au marché

 

« On est dans le doute : les compétiteurs avancent très vite et si on n’essaie pas d’évoluer positivement de façon volontariste et collective, probablement que nous allons connaître quelques difficultés », a finalement appuyé Yves le Morvan.

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